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28 décembre 2006

Extrêmement fort et incroyablement près - Jonathan SAFRAN FOER

extremement_fort

Depuis la rentrée littéraire, les critiques m'avaient donnée envie de lire ce bouquin... c'est, enfin, chose faite... et pour le meilleur!

A neuf ans, Oskar Schell se considère sur sa carte de visite comme « inventeur, entomologiste amateur, épistolier, francophile, pacifiste, consultant en informatique, végétalien, origamiste, percussionniste, astronome amateur, collectionneur de pierres semi-précieuses, de papillons morts de mort naturelle, de cactées miniatures et de souvenirs des Beatles ». C’est pourtant un enfant solitaire, qui préfère écrire à des personnalités (Stephen Hawking, Kofi Annan…) que de se faire des amis. Traumatisé par la mort de son père dans les attentats du 11 septembre, Oskar collectionne tout ce qui a appartenu à celui-ci. Au cours de ses recherches, il découvre une mystérieuse clé. Décidé à retrouver la serrure qu’elle ouvre, Oskar part à l’aventure dans New York; bravant toutes ses peurs.

A partir du choix d’un enfant comme narrateur principal qui "oblige" à se référer au Momo de Romain Gary et de La vie devant soi, l'auteur dresse un portrait fort et attachant même s'il n'est pas toujours très réaliste. A côté de cet enfant, il y a aussi des personnages tous aussi attachants : une mère absente et pourtant si présente, une grand-mère beaucoup moins sénile qu'on ne le croit, un grand père absente, un voisin très attachant...

Roman qui m'a semblé philosophique en questionnant sur l’absence et la tentation du silence, Extrêmement fort... est aussi un objet littéraire inventif, où pages blanches, photos, corrections en rouge, lettres des grands-parents se croisent.

L'auteur a l'intelligence de ne pas centrer son livre sur les attentats ou le terrorisme, et c'est tant mieux. Sans doute parce que dans la première version de son livre, le père d'Oskar mourait non pas dans les attentats du 11 septembre mais d'une simple crise cardiaque. Le frère de l'auteur l'a fait changer d'avis en lui disant qu'une telle angoisse chez un gamin ne pouvait qu'avoir été provoquée par un événement très tragique, Jonathan Safran Foer a alors opté pour les attentats bien connus. Une crise cardiaque aurait certainement modifié la portée universelle du propos et sa mise en écho avec les souvenirs des grands-parents, qui sont aussi le témoignage d'un drame collectif.


4En résumé, un livre magnifique, même si la fin m'a parue un peu bâclée...


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