Tokyo c'est loin - Tania de MONTAIGNE

MON coup de coeur du moment.

Lu complètement par hasard : je suis "tombée dessus" à la bilbiothèque et comme j'adore les chroniques de Tania de MONTAIGNE dans Campus, je me suis dit que ça ne devait pas être si mal.

Je m'attendais à un livre "de fille" comme peuvent l'être les romans d'Alix Girod de l'Ain ou consoeurs... que nenni

C'est vrai que la base est assez féminine puisque "c'est l'histoire" d'une femme quittée qui, pour oublier part à Tokyo car "c'est loin". MAIS le roman va bien au delà de la simple historiette "gosip girl".  Ça été, pour moi, un excellent moment de lecture grâce au style de Tania de Montaigne qui jongle entre émotions et humour . Ponctué par des phrases ou paragraphes nommés "ce que je sais" et les références à la "vie dans les films" , les aventures de A et B (personnages du guide de conversation en japonais) ce récit est aussi celui d'une orpheline de père qui a atteint l'âge qu'aura toujours son père, celui du Christ...

A lire absolument, que l'on ait trente trois ans ou pas, que l'on ai connu ce que c'est d'être plaqué ou pas...

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Mes passages préférés:

A propos du mariage p 33 : "En même temps, que serait un mariage sceptique? Pas de cadeaux, pas de tenues spéciales, pas de repas, pas de bague, pas de pièce montée. Tout le monde en jean du dimanche, celui avec les taches de peinture dessus, en train  de manger un oeuf au plat. Les époux ne se promettent rien de spécial parce que tu sais avec les temps qui courent, le nucléaire, la grippe du poulet, le cholestérol, si ça se trouve on va crever demain, j'préfère rien t'promettre. D'autant que je vais peut être croiser quelqu'un que je trouverai mieux que toi, demain ou après-demain. Là, les mariés ne s'embrassent pas, personne n'applaudit, on entend une voix dans le fond, un oncle ou un cousin qui dot qu'il doit partir parce qu'il a de la route et qu'il s'emmerde."

Définition d'une femme rompue p 37 : "Une femme rompue donc, tout à la fois défaite et objet de renoncement. Je ne suis plus l'habitude de personne. Personne ne sait plus quelles sont les phrases que je dis toujours, celles que je ne dis jamais, les plats que j'aime, comment je me mouche, ce que je fais au réveil, quelle tête j'ai quand je boude."

"Ce que je sais" p 58 : "Ce que je sais: on devrait pouvoir faire tout comme dans les films, ce serait plus pratique."

Les péruviens aux flûtes de pans dans les gares p 99: Je descends du Narita Express et je suis assaillie par un son de flûte de pan. J'ai trente trois ans , tout l'avenir devant mi et des hallucinations auditives dues au décalage horaire. [...] Il y a des Péruviens en ponchos à l'entrée de la gare! [...] Tokyo c'est loi, l'air y est sec, mais force est de constater que la mondialisation existe et, bien que n'ayant pas eu jusqu-là d'avis précis sur la question, je peux aujourd'hui affirmer que je suis contre."

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Comments

[Mady]

Madame Patate : ce n'est quand même pas tout à fait le même style même si c'est un livre "à filles". Tokyo... est beacoup plus écrit, moins "people"

[Madame Patate]

J'ai loupé le Diable s'habille en Prada (faudra quand même que je le lise avant la sortie du film) alors je vais essayer de ne pas manquer le train pour Tokyo! Merci du tuyau

[Mady]

Malheureusement, non, pas encore. Il n'est sorti qu'en février 2006... Il faudra attendre encore un peu!

[Fyfe]

Ca a l'air très chouette !
Il existe en poche ? (plus pratique pour le fourrer dans un sac à main)
Je l'ajoute à ma liste ! Merci!